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vée où tu seras heureuse avec un jeune homme qui t’aime & qui est aimé de toi. Je ne puis douter qu’il ne soit vertueux. La générosité de son procédé le fait assez connoître. Ce qui m’oblige à te conseiller en ami, ainsi que je te l’ai promis, fixe-toi à la fortune de ton Amant, & oublie une vaine grandeur, qui selon les apparences est perduë pour toi sans ressource… Ce n’est pas (ajoûta-t-il) que si ce jeune homme a de la naissance & du crédit, il ne pût faire valoir un jour tes droits à la Couronne. Ils ne sont ni obscurs ni équivoques. Mais à moins que l’occasion ne s’en présentât aussi sure que favorable, je t’exhorte à le détourner de s’exposer au succès d’un événement incertain, qui, s’il venoit à manquer, au lieu de t’élever au trône, le précipiteroit au tombeau.