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être cet événement plus prochain que nous le croyons. Si cet accident vous arrivoit, quelle seroit votre ressource ? Helas ! malheureuse Princesse, je frémis du fort auquel vous seriez exposée. Ma mort vous laissant en proye aux fureurs d’une marâtre implacable, & pour plaire à sa Pigriéche, vous ne devez point douter qu’elle ne vous livrât sans balancer au Tiran, qui ne manqueroit pas aussi-tôt de vous ôter la vie, ou qui vous la rendroit plus affreuse que la mort même. Ainsi ma chère Lisimene (continua-t-il en prenant le ton familier) si tu m’en veus croire, tu renonceras à l’ambition qui s’oppose à ton bonheur. Ainsi qu’à ta sureté & suivant les mouvemens de ton cœur ausquels ta vertu ne se peut opposer, tu te résoudras à vivre dans une condition pri-