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ment de son usurpation ; ses cruautés ont assuré sa puissance ; il est en paix avec ses voisins, & mes sujets ne se souviennent plus des bontés que j’ai euës pour eux, ou s’il y en a encore quelques-uns qui n’en ayent pas absolument perdu la mémoire, ils sont sans crédit, & ne peuvent que me plaindre sans oser rien entreprendre pour mon service. Ainsi, ma chere Fille, je n’espere plus de vous voir Reine, quoique votre jeunesse vous puisse permettre d’esperer qu’une heureuse révolution vous rendra les grandeurs que j’ai perduës. Mais (continua-t-il) si vous êtes dans l’âge de l’esperance, je n’y suis plus, & l’avantage que vous pouvez attendre du printems de vos jours, ne pourra me garantir de la mort. Ma vieillesse, ou plutôt mes chagrins, rendent peut--