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dignes créatures avec qui nous sommes forcés de vivre, est enfin à bout. Ah ! puisqu’elle est épuisée, il ne nous reste plus qu’à mourir, & je m’y prépare sans chercher de nouveaux moyens pour conserver une vie si infortunée, que je ne puis regarder que comme un moment heureux celui qui la terminera.

Non, mon cher Pere, reprit la Princesse en faisant un effort pour arrêter ses sanglots, j’espere que le Ciel qui vous a sauvé des mains du Tiran, ne vous abandonnera pas, & protegera votre vertu. Il n’y a rien de nouveau de la part de votre épouse, ni de sa fille ; ce ne sont point elles qui causent la peine où je suis. Mais malgré cela, je n’en ai jamais ressenti une plus forte : je me vois au bord d’un précipice, dans lequel vous seul pouvez m’empê-