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si tendre ; en vain le triste souvenir de ses ayeuls la faisoit rougir d'aimer un inconnu, si elle en avoit autant de honte que si ce deshonneur eût été public, elle n’en trouvoit pas les maximes du siécle moins injustes & moins barbares.

Que les préjugés sont extravagans ! (disoit-elle) pourquoi dois-je rougir d’aimer un homme aimable & généreux, qui me croit une simple villageoise, & qui cependant ne balance point dans le dessein de m’élever jusqu’à lui ? Mais cet homme charmant n’est pas Roy (poursuivit-elle en soupirant) & tous ses agrémens, non plus que sa générosité ne me pourroient empêcher de me deshonorer si j’unissois sa destinée à la mienne, qui malheureusement m’a fait naître pour épouser un Roy, ou pour