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mémoire venoit de lui faire commettre.

Quoiqu’elle se crût bien résoluë à ne plus voir son Amant, & que tout parût l’obliger à le sacrifier au devoir & à la vertu, si elle ne songea pas un instant à se soustraire à leur authorité, elle n’en étoit pas moins agitée : elle se disoit en vain que la houlette qu’elle portoit à présent ne l’empêchoit pas de devoir la vie à un grand Roy, qui, par une révolution, dont les exemples ne sont pas rares dans l’histoire, pouvoit remonter sur son trône, & disposer de sa fille en faveur de celui qui seroit en état de l’aider à triompher de l’usurpateur. Ces raisons invincibles ne diminuoient rien de son amour. Quelques puissantes qu’elles fussent, elles étoient trop foibles pour arracher de son cœur une passion