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étoit fille du Roi Bon & Rebon. Elle n’osa lui découvrir ce secret, en pensant qu’il ne serviroit qu’à les affliger davantage, & qu’ils en seroient moins infortunés si elle lui épargnoit cette desesperante confidence. Ainsi ils se séparerent sans avoir une plus grande explication, & le cœur si rempli d’amour, que malgré la nécessité qu’elle s’étoit imposée, d’annoncer au Berger qu’il falloit que cette séparation fut éternelle, non seulement elle ne pensa point à lui en parler, mais encore elle oublia de lui dire qu’il fût du moins quelques jours sans la venir chercher, & elle ne s’en souvint que lorsqu’il fut trop éloigné pour le rapeller ; ce qui lui fit croire que c’étoit une raison indispensable pour elle de revenir le lendemain au même lieu, afin de réparer la faute que sa