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différence chimérique, que l’orgueil humain met entre les hommes, doit être entierement en faveur de la vertu. La vôtre est digne du Trône. C’est au destin, non à vous, à qui il s’en faut prendre, s’il ne vous a point placée dans le rang où vous devriez être. Mais comme je n’aime que vous, & que je suis charmé d’avoir l’occasion de vous témoigner un amour détaché de tout autre intérêt que celui de lui-même, je m’embarrasse peu de la condition où l’aveugle fortune vous a fait naître. Au contraire, c’est un bonheur pour moi que d’être en état de vous délivrer des emplois humilians dont on a la lâcheté de vous charger, & qui font si indignes de votre mérite, ainsi que de votre beauté.

Voilà belle Liron, continua-t-il, quels sont mes sentimens,