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si vous m’aimez comme je dois être aimée, vous devriez être le premier à me donner des leçons sur mon devoir.

Comme nos conversations, & mes sentimens, n’ont rien dont la vertu se puisse offenser, reprit le Berger, je ne conçois point, par quelle raison vous vous en faites un scrupule. Mais, belle Liron, il y a un moyen de le bannir : Je vous offre ma main & mon cœur, daignez les accepter. Sortez d’un indigne esclavage : suivez un époux, qui fera son bonheur de vous plaire.

Cette offre est bien généreuse, repliqua la Bergere, de qui ce discours redoubla l’embarras : mais, Seigneur, ajouta-t-elle, nous ne nous connoissons pas assez pour prendre un engagement aussi sérieux ; nous ignorons si nous pouvons être l’un pour l’autre : peut-être