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de vous voir. Ne comptez pas que je survive à cette cruauté. Je me délivrerai, malgré vous, du malheur auquel vous me condamnez. Liron n’étoit pas dans un état moins déplorable que celui où elle voyoit son cher Berger. Elle pleuroit ; & ne pouvoit parler ; mais enfin faisant un effort : L’état où vous me voyez, & les larmes que je ne puis retenir, lui dit-elle, doivent vous prouver que vous êtes injuste dans les reproches que vous me faites. Vous n’êtes pas assez peu clairvoyant, pour ne pas connoître que c’est à regret que je vous donne ce déplaisir, Mais, enfin, Seigneur, ne me dois-je rien à moi-même, m’est-il permis de blesser les régles de la Bien-séance, & en vous recevant ici, & en vous donnant un rendez-vous ? Ah ! loin de trouver les propositions que je vous fais étranges,