de faire craindre à Liron qu’il n’expirât.
Tous les malheurs dont jusques-là elle avoir ressenti les atteintes, ne lui semblérent plus mériter ce nom, lorsqu’elle les compara à celui dont elle se voyoit menacée. Elle courut à la fontaine, en rapporta de l’eau qu’elle jetta sur ce visage chéri, accompagnant ses soins par les discours les plus tendres, & par des regrets les plus touchans. Ces empressemens réussirent à la fin, & ce nouveau Berger ayant repris ses sens, lui dit d’une voix entrecoupée de sanglots : Hélas ! cruelle Liron, que ne me laissiez-vous mourir, je serois plus heureux d’expirer à vos pieds que d’aller traîner, loin de vous, la déplorable vie que vous me conservez. Oui, inhumaine, ajouta-t-il, puisque vous voulez me priver du plaisir