Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/160

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

semblable : Instruisez-moi, de grace, de la cruelle raison qui m’a privé d’un bien qui m’est aussi cher que ma vie, & qui vous a obligé de manquer de parole à un Amant, dont l’amour vous est assez connu, pour vous faire juger de son impatience … Vous ne me répondez point, poursuivit-il, après avoir attendu quelques momens, vous semblez interdite : Vous détournez la vûe ; il semble que ma présence vous gêne : Ne me cherchiez vous pas ? & seroit-il possible, que ce fût votre cruauté qui m’eut privé hier du bonheur de vous entretenir ?

Liron ne sçavoit que répondre ; elle n’avoit pas la force de fuir un Amant pour qui son cœur s’intéressoit si tendrement, & la raison qui triomphoit de l’amour lorsque l’objet étoit éloigné, n’avoit en sa présence assez de force, que