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toit réfugié dans un vieux tronc d’arbre, où il y avoit à peine une heure qu’il goûtoit la douceur du repos, lorsqu’un mouton, y étant entré par hazard, la peur l’en fit sortir fort promptement, & le bruit qu’il fit éveilla le dormeur. La vûe de ce cher mouton lui causa une joye mêlée de crainte & d’espérance. Il se leva avec précipitation pour sçavoir s’il se flatoit envain ; il ne fut pas trompé dans son attente, appercevant Liron qui se lavoit à la fontaine, il en fut transporté de joye, & courut à elle : Je vous revois donc, ma belle Bergere, lui dit-il, mais helas que votre absence m’a couté : Par quel malheur ne vous vis-je pas hier de toute la journée ? … Quel jour passai-je en vous attendant ! Juste Ciel, qu’il me parut long ! Non, je n’aurois pu, sans mourir, en supporter encore un