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légérement promis, sa vertu reprenant le dessus, elle ne balança plus à lui manquer de parole, & quelque peine qu’elle en ressentît, elle prit le lendemain, en soupirant, un chemin différent de celui où son cœur l’entraînoit.

Que cette journée lui parue longue ! jamais elle ne s’étoit tant ennuyée, ses moutons qui étoient accoutumés d’aller au bord de la fontaine, en vouloient prendre la route à tous momens, aussi bien que Diligent. C’étoit une double peine pour elle de résister à son troupeau & à ses propres desirs : Elle passa le jour en cette perplexité ; la nuit vint enfin l’en tirer, la ramena chez Richarde dans une tristesse excessive.

Il lui fut impossible de goûter un moment de repos ; le chagrin qu’elle ne doutoit point que le Chasseur n’eût ressenti, en ne