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langage qui est ordinairement le plus sincere n’a pas besoin de truchement pour un amant. Liron un peu revenüe à elle-même voulut le blâmer de ce que malgré sa défense il avoit fait des démarches pour la trouver, mais elle le fit si foiblement, qu’il n’eut pas sujet d’en être allarmé, & qu’il n’en goûta pas moins la douceur de cette heureuse rencontre. Jamais ils n’avoient passé des momens si agréables : le Chasseur qui la vit entourée d’instrumens, comprit qu’elle en sçavoit joüer ; & ravi de lui connoître cette nouvelle perfection, il la supplia instamment de lui donner la satisfaction d’entendre une voix qui ne pouvoit être que charmante.

Liron ne s’en fit pas presser, & la joye de voir son Amant augmentant la délicatesse de son go-