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soit aller chez les Nayades dans la crainte qu’elles ne devinassent son secret, & que n’ignorant pas sa véritable qualité, elles ne la blamassent des tendres sentimens où elle s’abandonnoit pour un inconnu, qui malgré la magnificence dans laquelle il lui paroissoit, & la simplicité de sa condition où elle se trouvoit actuellement, n’étoit peut-être pas digne de la fille d’un grand Roi, quoique détrôné & malheureux.

Il y avoit déja quatre jours que le fruit étoit fini, & que n’ayant plus rien à vendre, elle avoit cessé d’aller au marché, pour aller au Moulin de malheur. Il y en avoit quatre autres qu’elle en étoit revenue. Ces huit jours bien complets, lui avoient semblé huit siécles.

Elle étoit couchée sur un gazon, la tête appuyée contre un