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de leur propre faute ; c’étoit ce qui l’obligeoit à sortir plus matin que de coutume, & à rentrer plus tard. Elle conduisoit son troupeau auprès de la fontaine ; mais quelques soins qu’elle prit pour ne pas s’ennuyer, & quoiqu’elle eût recours à la musique, à la lecture, & à ses autres amusemens ordinaires, c’étoit une foible ressource pour elle. La tendre Lisimene toûjours occupée du beau Chasseur, n’avoit plus aucun goût pour les innocens plaisirs, qui avoient fait autrefois ses plus cheres délices.

Sans espoir de revoir un Amant à qui elle avoit caché sa demeure, & sans se repentir de cet effort de vertu, son cœur & son esprit n’étoient remplis que de l’idée de ce charmant jeune homme ; il lui étoit impossible de songer à autre chose : mais elle n’o-