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fut obligée de desserrer la main & de rejetter ce trésor si picquant, avec moins de précaution qu’elle n’en avoit pris en le volant.

Cette action involontaire ayant découvert son intention, l’exposa à tous les reproches dont Figrieche pût s’aviser. Elle lui parla de sa mauvaise foi dans des termes si injurieux, & avec un accès de fureur si long & si terrible, qu’elle lassa la patience de sa mere, que la douleur de sa picquûre ne mettoit déja que trop de mauvaise humeur, & elle étoit prête à la battre, lorsqu’enfin le mal diminuant, diminua aussi la pétulence naturelle de Richarde qui crut devoir tout souffrir dans l’espérance de faire un vol plus heureux, en prenant mieux son tems ; c’est pourquoi elle fit ce qu’elle pût pour appaiser sa fille, en essayant à lui persuader que ce qu’el-