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teurs d’en dérober. Cependant, comme elle croyoit pouvoir faire sa part sans scrupule, elle résolut d’en escamoter tant qu’elle pourroit : commençant à mettre la main sur un bijou qui représentoit une rose panachée, si parfaitement travaillée qu’on l’auroit prise pour une rose effective, elle espéroit en profiter : cette précieuse rose étoit composée de trente ou quarente pierres, tant de diamans que de rubis, d’éméraudes & de grenats ; & c’étoit un chef-d’œuvre de l’art par la délicatesse dont elle étoit montée. Richarde l’ayant empoignée serra la main bien ferme, & cherchoit à la glisser dans sa poche, lorsque ne pouvant plus résister à la douleur imprévûe d’une picquûre cruelle qui partoit de quelques épines imperceptibles cachées sous les feuilles de cette rose, elle