Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/141

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des termes si durs & si offensans qu’elle s’en fût fait assommer, si les richesses qu’elle avoit apportées n’eussent appaisé la noise. Quelque courroucée que fût Richarde, il lui fut impossible de tenir à l’aspect de tant de belles choses, dont elle fut éblouie.

Après qu’elle eut suffisamment récrée sa vûe de toutes ces pierres précieuses, elle se mit en devoir de les serrer, mais Pigrieche, qui malgré ses maux avoit toujours son œil unique attaché sur ses trésors, allarmée du dessein de sa mere, fit des cris terribles.

Qu’est-ce que cela veut dire, s’écria-t-elle, avec fureur, vous prétendez encore me priver de mon bien ? Ne me coute-t-il pas assez cher pour être à moi ? voulez-vous m’enlever le fruit de tant de peines ? Ah ! plutôt que de