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il ne conviendroit pas de dégarnir mon parterre : en disant cela le Meunier se retira.

Aussi-tôt que Pigrieche se vit seule, elle cueillit sans aucun égard non seulement un bouquet d’une énorme grosseur, mais effeuillant les fleurs afin que son vol parut moins, elle remplit ses poches des pierreries qu’elle en arracha.

Après y en avoir mis tout autant qu’elle en put faire entrer, comme elle n’étoit point encore satisfaite elle eut recours aux sacs qu’elle avoit laissés sur son mulet, & fut prendre le plus grand qu’elle remplit avec aussi peu de discrétion, que si c’eût été une petite bourse, ou qu’elle n’y eût mis que de la farine. La timidité qu’elle avoit eue d’abord s’étant dissipée peu-à-peu, elle cueillit tout ce qui se présenta sous sa main, & non contente de dépouiller le parter-