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encore une partie du gâteau qui avoit appaisé les chiens, elle la lui donna, en lui disant que c’étoit le seul moïen de les arrêter.

Pigrieche l’écouta sans en avoir aucun sentiment de reconnoissance, & presque sans faire attention à ce qu’elle lui disoit, & de quelque importance qu’il lui fût d’avoir de quoi adoucir ces terribles dogues, le gâteau lui parut si bon, qu’elle le mangea malgré l’opposition que Liron y voulut mettre, en disant qu’il étoit plus naturel qu’elle mangeât cette bonne friandise que de la donner à des vilains chiens de Moulin, sa gourmandise l’emportant sur sa sûreté.

Elle prit pourtant la route préférablement au grand chemin, parce que Liron poussa la bonté jusqu’à la lui aller montrer. Et comme au moment qu’elle l’eut