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la surprit autant qu’elle la fâchoit, & demandant à Liron ce que cela signifioit, Liron lui répondit, qu’elle l’ignoroit comme elle ; mais qu’elle présumoit que c’étoit une preuve que le Meunier prétendoit que ses préfens restassent entre les mains de ceux à qui il les avoit faits. Si cela est ainsi, dit Richarde à sa fille, en rendant l’autre bouquet de chardons à Liron : Je te conseille, ma chère Pigriéche, d’aller à ton tour au moulin, il n’y aura pas plus de danger pour toi que pour la gardienne de nos troupeaux.

Quelque tentation que ces rares bijoux donnassent à Pigriéche, elle ne sentoit nulle envie de les acheter si cher, une malheureuse expérience lui avoit apris que Liron plus fortunée qu’elle, revenoit triomphante des occasions d’où elle ne sortoit que désagréa-