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l’aurore pour se promener dans un Parc extrêmement grand, où il aurait été difficile de le trouver. Comme ordinairement il y alloit seul, on ne fut point surpris d’abord de ne l’y pas rencontrer, ce qui arrivoit assez souvent, & la Princesse eut la même facilité de s’absenter parce qu’elle se levoit fort tard ; mais enfin l’heure de la promenade de l’un étant passé ainsi que celle du sommeil de l’autre, on commença à s’en inquiéter & à les chercher. Cette recherche ayant été vaine, l’épouvante se mit dans cette petite Cour. On voulut aller à la Ville pour publier ce malheur, ou pour sçavoir si par un évenement imprévû qu’on ne pouvoit imaginer, le Roi & la Princesse ne s’y seroient pas retirés ; mais les Troupes que le Tyran avoit postées pour la garde