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de l’usurpateur. Le Visir leur aida à se revêtir des habits qu’il leur avoit apportés, & présentant ses pigeons au Roi, voyez, Seigneur, lui dit-il, ces messagers fideles, quand vous aurez trouvé un azile vous me les envoyerez pour m’en instruire, & je me servirai de la même commodité lorsque j’aurai quelque chose à vous apprendre. Je me flatte que mon industrie me fera trouver le moyen de m’insinuer dans la confiance du tyran, & que je réussirai à le faire périr par ses propres armes.

Le Roi & la Princesse étant prêts à partir, & le Visir ayant eu assez d’adresse pour entrer sans bruit dans les écuries, où il prépara deux des meilleurs chevaux, & d’où il les tira sans être apperçu. Il mit le Monarque fugitif & sa fille hors du Château ; après les en avoir vû sortir, il