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que espoir dans la consolation que lui donneroient les Nayades qu’elle comptoit aller visiter avant que de se rendre auprès de sa marâtre ; ainsi elle reprit le chemin de leur désert, & pour abréger elle passa par une forêt, qui étoit entre la ville & la maison de Richarde. La peur d’être grondée, & l’espoir de faire diligence étant plus fortes, que la crainte des bêtes sauvages, qui rendoient ce lieu peu sûr & peu fréquenté, à moins qu’on ne fût armé. Elle rêvoit à la réception qu’on ne manqueroit pas de lui faire à son arrivée, lorsqu’elle fut interrompuë par le bruit d’un Cors de-Chasse, & peu de tems après, elle vit paroître un jeune homme richement vêtu, suivi de beaucoup d’autres, qui par les respects qu’ils lui rendoient faisoient connoître assez qu’il étoit leur Maître, ce qui se remarquoit encore plus aisément à sa