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jusqu’à la dixiéme partie du tronc, c’étoit lui commander une chose impossible. Richarde n’ignoroit pas tout ce que Liron lui représentoit, & les funestes expériences qu’elle en avoit faites ayant déja coûté la vie à plusieurs esclaves, qui avoient osé tenter de monter sur ce dangereux Poirier disoient assez que c’étoit envoyer quelqu’un à la mort, & ce fut précisément ce danger si terrible qui détermina Richarde à envoyer Liron cueillir ces poires fatales ; car vaincue par les instances perpétuelles de Pigriéche, elle avoit fait enfin céder l’intérêt à la peur de la mort de sa fille, qui la ménaçoit sans cesse de se tuer, si elle tardoit davantage à faire périr cette odieuse Liron.

L’utilité dont elle étoit à Pigriéche, qui l’avoit garantie de