Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 3.djvu/147

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en ce moment, & furent abusées comme Bon & Rebon l’avoit été ; mais voyant qu’il parloit à cette inconnue, leur curiosité les porta à s’avancer pour sçavoir ce que cette personne cherchoit, n’étant pas accoutumées à voir d’étrangers dans ces lieux, sur-tout des étrangers mis aussi galamment ; mais leur étonnement fut extrême, quand elles connurent que ce sujet de leur curiosité n’étoit que leur bergere Liron.

Ah, ma mere, s’écria Pigriéche, c’est Liron, où a-t-elle pris ces beaux atours ? qui les lui a donnés ? mais que dis-je, donnés, il n’y a personne en ces lieux qui puissent faire de tels présens, & il faut absolument qu’elle les ait fait acheter à la Ville par ceux qui ont été au marché ; il faut bien que cela soit, poursuivit Richarde, mais pour avoir eu de