Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 3.djvu/144

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La seconde Nayade voulant aussi faire un présent à la Princesse lui présenta un rouët & une quenouille, en lui disant qu’elle n’auroit qu’à la charger de fillasse, & la poser sur le roüet, qu’elle fileroit toute seule, si bien & si diligemment quelle n’auroit pas à redouter les reproches de ses méchantes Hôtesses ; mais la troisième primant les autres par l’utilité de son présent, cherchant à débarrasser Lisimene une fois pour toutes de la peine accablante qu’elle avoit à nétoyer les étables & les bergeries, elle lui donna un Castor apprivoisé, qui surpassoit ses semblables en habileté, puisqu’outre l’instinct naturel qui rend son espece si admirable, l’éducation qu’il avoit reçue de la Nayade même, lui avoit donné tous les talens nécessaires pour être fort au dessus de ses compagnons.