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rober à profiter des leçons qu’il veut bien me donner, plûtôt que de m’occuper à une parure qui me seroit entierement inutile.

Je ne pense pas comme vous, répondit la Nayade, & quoique votre beauté n’ait pas besoin de secours étrangers pour paroître avec éclat, je m’imagine cependant que quand le soin de soi-même ne passe pas les bornes de la raison, loin d’être condamnable dans une jeune personne, c’est au contraire une qualité nécessaire à son âge, sur-tout à vous Princesse, qui ne devez pas être toujours ignorée dans l’Univers, & qui estes faite pour y tenir un haut rang, & pour en faire l’ornement ; ainsi je vous invite à suivre votre inclination, ne fut-ce que pour apprendre à vous ajuster ; mais puisque vous n’avez point de tems à perdre, nous allons