Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/97

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pre, qui me suivois jusques sous la plus épouvantable forme, je crus m’appercevoir que vous ne me trouviez pas aussi hideux que vous vous y étiez attendue.

Votre pere partit content. Mais ma douleur redoubloit, lorsque je pensois que je ne devois vous plaire, que par la seule bisarrerie de votre goût. Votre maintien, vos discours aussi sages que modestes, tout en vous me faisoit connoître que vous n’agissiez que par des principes que la raison & la vertu vous dictoient ; c’est ce qui ne me permettoit pas de me flatter de l’espérance d’un heureux caprice. J’étois au desespoir de ne pouvoir employer auprès de vous d’autres termes que ceux que la Fée m’avoit dictés, & qu’elle avoit choisis exprès bas & puérils.

En vain je lui représentai qu’il n’étoit pas naturel que vous