Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/81

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tre fils, il ne changera jamais de figure. C’est sans le secours de l’intérêt, de l’ambition, & des charmes de son esprit qu’il la doit quitter. Adieu, ne vous impatientez point, vous n’attendrez pas long-tems. Il est assez mignon pour rencontrer bien-tôt un remède à ses maux.

Ah, cruelle ! s’écria la Reine, si mon refus vous a offensé, vengez-vous sur moi. Prenez ma vie, mais ne détruisez pas votre ouvrage, je vous en conjure … Vous n’y pensez pas, grande Princesse, reprit la Fée d’un ton ironique, vous vous abaissez trop, je ne suis pas assez belle, pour que vous daigniez m’entretenir. Mais je suis ferme dans mes volontés, adieu, puissante Reine, adieu, beau Prince, il n’est pas juste que je vous fatigue davantage de mon odieuse présence. Je me retire, mais il me reste encore la charité de t’avertir, en se tour-