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prendre du repos, & cette fille, quoique charmée de le revoir, ne fut pas fâchée qu’il lui laissât la liberté de se coucher. Elle fut ravie de se trouver seule. Ses yeux appesantis lui faisoient espérer qu’elle alloit en dormant bientôt revoir son Amant chéri. Elle étoit dans l’impatience de goûter ce doux plaisir. Un tendre empressement marquoit la joie que son cœur attendri pouvoir ressentir d’un si beau commerce. Mais son imagination frappée, en lui représentant les lieux où d’ordinaire elle avoit des entretiens charmans avec ce cher Inconnu, ne fut point assez puissante pour le lui faire voir comme elle l’avoit désiré.

Plusieurs fois elle se réveilla ; plusieurs fois elle se rendormit ; & les Amours ne voltigerent point autour de son lit ; pour tout dire, au lieu d’une nuit pleine de