Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/40

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

toujours qu’il seroit interrompu par le réveil de son Epoux, car elle s’étoit flattée de détruire l’enchantement par l’harmonie de la voix.

Il le fut en effet, mais non de la façon qu’elle avoit espéré. La Belle entendît le bruit étranger d’un char qui rouloit sous les fenêtres de son appartement, & la voix de plusieurs personnes qui s’approchoient de sa chambre. Au même instant le Singe Capitaine des Gardes par le bec de son perroquet trucheman lui annonça des Dames. La Belle regardant par la fenêtre vit le char qui les avoit apportées. Il étoit d’une façon toute nouvelle, & d’une beauté sans égale. Quatre cerfs blancs ayant leurs bois & les pinces d’or, superbement arnachés tiroient cet équipage, dont la singularité augmenta le désir qu’elle avoit de connoître cel-