Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/184

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il fut à propos qu’elle les fît souvenir de leur Royaume, & des devoirs indispensables qui les y rappelloient. Enchantés du séjour qu’ils habitoient, charmés du plaisir qu’ils avoient de s’aimer & de se le dire, ils avoient entiérement oublié la grandeur souveraine, ainsi que l’embarras qui la suit. Les nouveaux Epoux proposerent même à la Fée d’y renoncer, & de consentir qu’elle disposât de leur place en faveur de qui elle jugeroit à propos. Mais cette sage Intelligence leur représenta vivement qu’ils étoient autant obligés à remplir la destinée qui les avoit chargés du gouvernement de leurs Peuples, que ces mêmes peuples l’étoient à conserver pour eux un respect éternel.

Ils cédèrent à de si justes remontrances : mais le Prince & la Belle obtinrent qu’il leur se-