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joie un moyen sûr, prompt & honorable pour me délivrer de tous les malheurs dont j’étois accablée par la mort, ou par une liberté glorieuse, qui me rendant maîtresse de mon sort, me permettoit de me rejoindre à mon époux.

Notre Reine ne balança pas plus à accepter cette offre si flatteuse à l’amour maternel, que j’avois balancé à le lui faire. Elle m’embrassa cent fois, & me promit de me rétablir dans tous mes priviléges, de me rendre la liberté, sans condition, si j’étois assez heureuse pour échapper à ce danger. Je m’en suis tirée sans accident, le fruit de mes peines a été attribué à la jeune Fée, au nom de qui je m’exposois ; j’ai tout de suite recommencé à mon profit. L’heureux succès de mon premier faste m’a encouragée pour le second,