Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/145

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dioit la douleur & l’étonnement qu’il vouloit affecter.

« Lorsque ma misérable sœur se vit dépouillée de son pouvoir & condamnée aux rigueurs d’une cruelle prison, elle me recommanda de vous consoler, & de veiller à la sûreté de sa fille. Il n’étoit pas nécessaire qu’elle prît cette précaution. L’union qui est entre nous, & la pitié qu’elle me faisoit, auroient suffi pour vous attirer ma protection, & sa recommandation ne me porta pas à remplir ses désirs avec plus de zéle.

« Je vous voyois le plus souvent que je pouvois, & autant que la prudence me le permettoit, sans courir le risque de donner des soupçons à notre ennemie, qui m’auroit dénoncé comme une Fée en qui l’affection fraternelle pré-