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ne lui feroit rien. La Reine de qui elle avoit pris la ressemblance, étoit assez jeune pour en avoir encore beaucoup, sa laideur n’étant pas un obstacle à un himen royal & politique.

« Malgré la déclaration autentique que vous aviez faite, on pensoit que si votre fille mouroit, vous céderiez aux continuelles représentations de votre conseil. On ne doutoit même plus que votre choix ne tombât sur cette feinte Reine, ce qui lui attiroit des créatures sans nombre. Ainsi par le secours d’un de ses flatteurs, dont la femme avoit l’ame aussi basse que lui & qui étoit aussi méchante qu’elle, son dessein fut de se défaire de votre fille. Elle l’avoit fait gouvernante de la petite Princesse. Ils arrêterent entr’eux de l’étouffer, & de