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ser cette nouvelle grâce. Elle vous parut nécessaire à élever votre fille : car l’adroite Mégere n’ignoroit pas que cet enfant étoit l’unique objet de votre affection. Elle feignoit une extrême tendresse pour elle, & la tenoit continuellement entre ses bras. Vous prévenant sur la prière que vous alliez lui faire, elle vous demanda avec empressement de lui permettre de se charger de son éducation, disant qu’elle ne vouloit point d’autres héritiers que cette chere fille, qui seroit la sienne, & l’unique objet de son amour, parce que, disoit-elle, elle lui rappelloit le souvenir de celle qu’elle avoit eue de son époux, & qui avoit péri avec lui.

« Sa proposition vous parut si avantageuse, que vous ne balançâtes point à lui remettre