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sion du prétexte de connoître si vous méritiez qu’une Fée vous fît le sacrifice que ma sœur vous avoit fait. Comme elle étoit chargée du Prince, & qu’elle avoit fait approuver cette tutelle à l’assemblée, elle n’auroit osé l’abandonner, si l’amour ingénieux ne lui eût inspiré de mettre auprès de lui un Génie protecteur, & deux Fées subalternes & invisibles pour en répondre en son absence. Après cette précaution, elle ne songea qu’à suivre ses désirs, qui la porterent dans l’Isle heureuse.

« Cependant les femmes & les Officiers de la Reine prisonniere, étonnés de ce qu’elle ne sortoit point de son cabinet secret, en furent allarmés. Les défenses expresses qu’elle avoit faites de ne pas l’interrompre, leur fit passer la nuit sans frap-