Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 1.djvu/46

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(38)

qu’une fille de treize ans, avec la ressource des Echets, du Trictrac, les soins de leur emploi, ont encore beaucoup de tems de reste pour s’ennuier. J’ai pour prouver ce que j’avance, le témoignage non équivoque de tous les Marins.

La petite de Robercourt, s’amusa d’abord de ce qui frappa sa vue. Tout dans le vaisseau lui parut comme une chose nouvelle. Mais le dixième jour, lassée de l’égalité d’une vie d’autant plus ennuieuse, que c’est toujours le même ennui, ne trouvant nulle diversité, pas seulement dans le point de vue, qui répresente sans cesse une immensité d’Eaux, le Ciel, & rien de plus, elle eut recours à sa chere de Chon pour trouver un amusement qui seul pouvoit la tirer de la tristesse dans laquelle elle tomboit insensible-