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tures agréables, des Histoires proportionnées à l’âge de la jeune de Robercourt, & des Contes merveilleux & extrêmement de son goût, enchanter son cœur & charmer son esprit.

Elle l’avoit sur tout si bien accoutumée à ces contes, qu’il ne se passoit point de jour qu’elle n’emploiât une heure ou deux à cet innocent plaisir. C’étoit le plus sûr moyen, qu’elle eut trouvé, pour pouvoir l’engager à donner de l’attention à ses petits dévoirs. Si quelquefois elle les négligeoit, cette Bonne aussitôt lui refusoit cette récréation, dont elle n’étoit pas souvent privée, parce que la crainte & l’espérance entretenoient sa docilité.

Ces récits journaliers furent interrompus les derniers jours quelles resterent en Picardie. Quand elles furent arrivées à