Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 1.djvu/159

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mon conducteur. Je remettrai mon voyage à demain, pour en avoir la permission de la Bête. Je suis sûre qu’elle ne me refusera pas. Acceptez ma proposition : nous ne nous quitterons point : nous reviendrons ensemble : ma famille fera ravie de vous voir, & je compte qu’elle aura pour vous tous les égards que vous méritez.

Je ne puis me rendre à vos désirs, répondit l’Amant, à moins que vous ne soyez résolue à ne jamais revenir ici. C’est le seul moyen qui m’en puis faire sortir. Voyez ce que vous voulez faire. La puissance des habitans de ces lieux n’est pas assez grande pour vous forcer à revenir. Il ne peut rien vous arriver sinon de chagriner la Bête.

Vous ne songez pas, reprit la Belle avec vivacité, qu'elle m’a dit qu’elle mourroit si je manquois de parole.... Que vous importe, répliqua l’Amant, fera-ce un