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préfentoit tous les jours quelque chose de nouveau. Sous ses diverses parures son miroir l’avertissoit qu’elle étoit au goût de toutes les nations, & ses Animaux, chacun selon leurs talens le lui répétoient sans cesse, les Singes par leurs gestes , les Perroquets par leurs discours, & les Oiseaux par leur chant.

Une vie si délicieuse devoit combler ses vœux. Mais on se lasse de tout, le plus grand bonheur devient fade, quand il est continuel, qu’il roule toujours sur la même chose, & qu’on se trouve exempt de crainte & d’espérance. La Belle en fit l’épreuve. Le souvenir de la famille vint la troubler au milieu de sa prospérité. Son bonheur ne pouvoit être parfait, tant qu’elle n’auroit pas la douceur d’en instruire ses parens.

Comme elle étoit devenue