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ques des Marchands. Elle y reconnut des joueurs de profession, qui se rendoient en ce lieu, comme à leur attelier. Elle en remarqua qui perdant leur argent par le savoir-faire de ceux contre lesquels ils jouoient, sortoient avec des contenances moins joyeuses que celles qu’ils avoient en y entrant. Les joueurs prudens, qui ne mettent point leur fortune au hazard du jeu, & qui jouent pour faire profiter leur talent, ne purent cacher à la Belle leur tours d’adresse. Elle eût voulu avertir les parties souffrantes du tort qu’on leur faisoit, mais éloignée d’eux de plus de mille lieues, elle ne le pouvoit pas. Elle entendoit & remarquoit tout très-distinctement, sans qu’il lui fût possible de leur faire entendre sa voix, ni même d’en être apperçue. Les reflects qui portoient jusqu’à elle ce qu’elle voyoit, & ce