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passoit mille extravagances devant les yeux. Elle voyoit le Monstre sur un Trône tout brillant de pierreries, qui l’appelloit, & l’invitoit de se mettre à ses côtés. Un moment après l’Inconnu l’en faisoit précipitamment descendre, & se mettoit en sa place. La Bête reprenant l’avantage, l’Inconnu disparoissoit à son tour. On lui parloit au travers d’un voile noir, qui lui changeoit la voix & la rendoit effroyable.

Tout le tems de son sommeil se passa de la sorte ; & malgré l’agitation qu’il lui causoit, elle trouva cependant qu’il finissoit trop tôt pour elle, puisque son reveil la privoit de l’objet de sa tendresse. Au sortir de sa toilette, différens Ouvrages, les Livres, les Animaux l’occuperent jusques à l’heure de la Comédie. Il étoit tems qu’elle s’y rendît. Mais elle n’étoit plus au même Théâtre,