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fisamment informée qu’il étoit amoureux d’elle, & craignant par cette demande de lui causer de la jalousie, elle se tut par prudence, & n’osa satisfaire sa curiosité.

A plusieurs reprises elle avoit visité tous les appartemens de ce Palais enchanté ; mais on revoit volontiers des choses rares, curieuses & riches. La Belle porta ses pas dans un grand sallon, qu’elle n’avoit vû qu’une fois. Cette piéce étoit percée de quatre fenêtres de chaque côté : deux étoient seulement ouvertes, & n’y donnoient qu’un jour sombre. La Belle voulut lui donner plus de clarté. Mais au lieu du jour qu’elle croyoit y faire entrer, elle ne trouva qu’une ouverture, qui donnoit fur un endroit fermé. Ce lieu, quoique spacieux lui parut obscur, & ses yeux ne purent appercevoir qu’une lueur éloignée, qui ne sembloit venir à