Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 1.djvu/134

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sommeil, & assoupissant les sens, lui donnaient le plaisir de revoir son aimable Amant.

Plusieurs jours se passerent sans qu’elle s’ennuyât. Chaques momens étoient marqués par de nouveaux plaisirs. Les Singes en trois ou quatre leçons eurent l’industrie de dresser chacun un Perroquet, qui, lui servant d’interprête, répondoit à la Belle, avec autant de promptitude & de justesse, que les Singes en avoient à leurs gestes. Enfin la Belle ne trouvoit de fâcheux, que d’être obligée de soutenir tous les soirs la présence de la Bête, dont les visites étoient courtes. Et c’étoit sans doute par son moyen qu’elle avoit tous les plaisirs imaginables.

La douceur de ce Monstre inspiroit quelquefois à la Belle, le dessein de lui demander quelque éclaircissement au sujet de celui qu’elle voyoit en songe. Mais suf-