Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 1.djvu/125

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’être long-tems malheureux. Ses idées changerent d’objet, il lui sembloit que ce jeune homme lui présentoit une Couronne, le sommeil la lui faisoit voir de cent façons différentes. Quelquefois il lui paroissoit être à ses pieds tantôt s’abandonnant à la joye la plus excessive, tantôt répandant un torrent de larmes, dont elle étoit touchée jusqu’au fond de l’ame. Ce mélange de joye & de tristesse dura toute la nuit. A son réveil ayant l’imagination frappée de ce cher objet, elle chercha son portrait pour le confronter encore, & pour voir si elle ne s’étoit point trompée. Elle courut à la galerie des peintures, où elle le reconnut encore mieux. Qu’elle fut de tems à l’admirer ! mais ayant honte de sa foiblesse, elle se contenta de regarder celui qu’elle avoit au bras.

Cependant pour mettre fin à