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temens du Palais. Elle en fut enchantée, n’ayant jamais rien vû de si beau. Le premier dans lequel elle entra, fut un grand cabinet de glaces. Elle s’y voyoit de toutes parts. D’abord un brassèlet, pendant à une girandole, vint lui frapper la vue. Elle y trouva le portrait du beau Cavalier, tel qu’elle avoit crut le voir en dormant. Comment eût-elle pû le méconnoître ? Ses traits étoient déjà trop fortement gravés dans son esprit, & peût-être dans son cœur. Avec une joye empresséé elle mit ce brasselet à son bras, sans réfléchir si cette action étoit convenable.

De ce cabinet ayant passé dans une galerie remplie de peintures, elle y retrouva le même portrait de grandeur naturelle, qui sembloit la regarder avec une si tendre attention, qu’elle en rougit, comme si cette peinture eût été